Pour des conditions de travail dignes pour les aides à domicile : décidons ici !
Le 17 mars 2025, nous avons rendu public les résultats de notre enquête sur les conditions de travail des aides à domicile.

Pourquoi nous avons organisé une conférence de presse à cette date ?
Instaurée en 2023 par le ministère en charge des solidarités en concertation avec l’ensemble des fédérations des services à la personne, l’état français a défini la journée du 17 mars comme journée nationale des aides à domicile. C’est pourquoi nous avons choisi ce jour pour rendre public les résultats de l’enquête sur leurs conditions de travail que nous avons menée auprès des professionnel-les du
secteur.
Cette journée est soi-disant l’occasion de remercier les aides à domicile pour leur engagement quotidien auprès des personnes âgées et en situation de handicap. En réalité, cette journée vise surtout à attirer et recruter des candidats potentiels. Un enjeu majeur face à l’augmentation des besoins de maintien à domicile dans les prochaines années.
Pourquoi devant le Conseil départemental ?
Nous nous réunissons devant le Conseil départemental car il est un acteur clé dans la coordination et le financement des services d’aide et d’accompagnement à domicile. Plusieurs aides sociales destinées aux personnes en perte d’autonomie ou en situation de Handicap sont de la compétence du département. C’est lui qui délivre les autorisations et les agréments aux service d’aide à la personne publics et privées. C’est lui aussi qui fixe les tarifs des services agrées et définit les conditions d’intervention. Le Département est souvent le donneur d’ordre direct ou indirect pour de nombreuses aides à domicile et pourtant, trop peu d’élu·es se préoccupe de savoir si nos conditions de travail sont respectées ou non. La pandémie du covid19 a mis en lumière le rôle essentiel de nos professions, indispensables au maintien à domicile des personnes fragiles et vulnérables.
Notre métier reste peu connu et non reconnu par les financeurs publics comme privés, aussi bien en termes de compétences, de salaires ou de conditions de travail. Nous profitons de cette journée symbolique pour interpeller les pouvoirs publics et leurs représentants
territoriaux. Nous exigeons des mesures concrètes pour améliorer la situation des Aides à Domiciles mais surtout, en tant que donneur d’ordre, nous exigeons du département de veiller aux respects des réglementations déjà existantes auprès de tous les employeurs publics ou privés ans une véritable reconnaissance et une revalorisation de ce métier il nous est impossible d’assurer un accompagnement de qualité auprès des bénéficiaires.
Enquête
Réalisée entre décembre 2023 et juillet 2024, le questionnaire a été diffusé sous format papier et en ligne. La nature itinérante du métier d’AAD a rendu complexe les rencontres directes avec les professionnels qui travaillent de manière isolé-es et dans des lieux de travail dispersés. Malgré ces difficultés, nous avons obtenu 53 réponses, auprès des travailleur.euses exerçant dans des collectivités territoriales, des associations à but non lucratif et des entreprises à but lucratif.
Bien que cet échantillon soit limité il reflète une réalité bien connue de cette profession : des conditions de travail précaires.
- ce métier est majoritairement occupé par des femmes
- diversité de diplômes ou d’appellations de poste pour les mêmes fonctions ou missions
- beaucoup exercent sans diplôme spécifique et ne sont pas formés
- le temps de travail est souvent à temps partiel imposés ou non complet
- les horaires sont atypiques, travail les week-end, et les journées de travail entrecoupés
- les amplitudes de travail sont longues et les périodes de coupures pas payées.
- les temps de trajets et les déplacements avec nos véhicules personnels sont sous payés
- les conditions de travail sont pénibles, les tâches physiques.
A tout cela, il faut rajouter la forte charge émotionnelle et le manque de reconnaissance qui contribuent à la faible attractivité du métier et aux difficultés de recrutement que connaît le secteur des services à la personne. L’aide à domicile reste perçue comme une activité plutôt qu'un métier à part entière, et cela freine encore davantage l’amélioration des conditions de travail et la rémunération dans ce secteur pourtant fondamental.
HEMEN ERABAKI
TRAVAILLER, VIVRE ET DECIDER EN EUSKAL HERRIA !
Les réformes du gouvernement français ne répondent ni aux besoins du territoire ni à ceux des travailleuses et des travailleurs. Les conventions collectives négociées à Paris ne répondent ni aux besoins du territoire ni à ceux des travailleuses et des travailleurs. Le désengagement de l’État va encore plus affecter les conditions de travail et de vie des travailleur-se-s. Le département annonce déjà des coupes budgétaires et une fois de plus ce sont les plus précaires qui vont en payer le prix.
Pour LAB, assurer des moyens économiques et humains pour répondre aux besoins passe par le rapprochement des espaces de négociations et la récupération de la compétence sociale au niveau du territoire.
LAB revendique la création d’une Commission Paritaire Locale pour les salarié-es du privé et un comité
social territoriale intercommunal pour les agent-es du public. Par ces outils, nous voulons créer un rapport de force plus favorable pour l’ensemble des travailleurses.
En rapprochant les instances de négociations, nous voulons placer nos vies au centre des prises de décisions et non le capital.
Nous exigeons des employeurs et nous exigeons du département la garantie que les conditions de travail applicables à ce jour soient respectées partout où il finance. Nous exigeons l’ouverture de négociations collectives locales pour mettre un terme à toute la précarité.
Parce que les conditions l’exigent, une journée de grève et de mobilisations pour le 1er avril prochain est en préparation.
Enfin, en tant que syndicat national et pour surmonter la frontière qui nous est imposée, nous avons besoin de stratégies et de luttes syndicales conjointes pour l’ensemble d’Euskal Herria. Les services de soins actuels sont confrontés à une logique brutale de privatisation, et les travailleur·euses qui travaillent dans ces services sont condamné·es à leur précarisation. Le non-respect des règles, l'imposition des conventions de l’État espagnol, les journées à rallonge, les salaires de misère, l'absence de protection de la santé au travail... les entreprises privées et les administrations publiques font du business avec la force de travail de ces travailleur·euses du soin.
La plupart des services de soins sont assurés par des entreprises privées, avec la complicité des administrations publiques d’Ipar et Hego Euskal Herria. Face à cela, il nous appartient de dénoncer les situations de précarisation et d'exploitation dans lesquelles la privatisation affecte les conditions de travail et de vie de ces travailleur·euses. Il nous appartient de nous organiser de part et autre de la Bidasoa pour apporter une réponse commune à cette situation.
Afin d'améliorer et de rendre dignes les conditions de travail et de vie de ces travailleur·euses de soins privatisés, nous avons besoin de décider en Euskal Herria. Les citoyen·nes d’Euskal Herria devons décider ici pour avoir accès à des soins dignes et de qualité.
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