Nous avons rendu hommage à Issoufou D.
Nous sommes réunis aujourd’hui, pour rendre hommage à Issoufou D., mort au travail, à Urrugne, le mercredi 6 septembre dernier mais également pour alerter afin que de tels drames ne se produisent plus.
Nous sommes réunis aujourd’hui, pour rendre hommage à Issoufou D., mort au travail, à Urrugne, le mercredi 6 septembre dernier mais également pour alerter afin que de tels drames ne se produisent plus.
Nous ne pouvons pas accepter qu’un travailleur ou qu’une travailleuse ne rentre pas vivante du travail.
Issoufou ;
- Était un migrant arrivé en 2019 à la recherche d’un monde meilleur pour lui et sa famille ;
- Après plusieurs années de galères administratives, il voyait enfin sa situation s’arranger ;
- Il allait enfin pouvoir retrouver sa famille restée au Pays (Côte d’Ivoire) et retrouver ses enfants ;
- Il avait encore tant de projets à réaliser ;
- Il n’avait que 50 ans.
Notre souhait n’est pas d’influencer les enquêtes en cours ni de chercher un responsable. Nous voulons simplement rendre hommage à Issoufou et rappeler qu’il n’est pas acceptable qu’un travailleur ou une travailleuse ne rentre pas vivant.e du travail. Ce mercredi 6 septembre, tout s’est brutalement arrêté pour Issoufou, sa famille, ses proches, et nous ne pouvions pas rester silencieux-ceuses.
Il était intérimaire, comme des milliers d’autres travailleurs précaires dans le BTP. La précarité de son statut d’intérimaire dans le Bâtiment nous ramène à la précarité des existences de cette catégorie de travailleuses et de travailleurs. Rappelons ici que les travailleurs intérimaires sont les salarié-e-s qui sont les plus souvent victimes d’accidents de travail sur les chantiers.
L’accident d’Issoufou sur ce chantier nous ramène au terrible constat des accidents de travail sur les chantiers du BTP : plus d’un salarié y meurt chaque jour ; un.e salarié.e y est victime d’un accident toutes les deux minutes. 5% des salarié.es y sont victimes d’un accident de travail avec arrêt chaque année.
Nous sommes ici pour dire NON
NON la mort d’Issoufou n’est pas la faute à pas de chance,
NON nous ne sommes pas impuissants-es face à cela,
NON nous n’acceptons pas que nos camarades, ami.es ou collègues meurent au travail, sur des chantiers ou ailleurs.
Nous tenions à apporter tout notre soutien et notre sympathie à sa famille, à sa femme et à ses enfants, ainsi qu’à l’ensemble de ses ami.es et collègues de travail.
Le temps du judiciaire devra établir les éventuelles responsabilités des uns et des autres mais pour l’instant, nous devons laisser le temps à l’enquête. Nos organisations syndicales CGT Hendaye et FNSCBA CGT, FSU, LAB et Solidaires Pays Basque resteront vigilantes pour la suite et sont disposées à se constituer parties prenantes dans le dossier pour que la justice soit faite si cela était nécessaire.
Le 28 avril dernier, Journée internationale pour la santé et la sécurité au travail, nous nous rassemblions devant la Chambre de Commerce et d’Industrie à Bayonne, afin de visibiliser cette journée, de demander des chiffres précis sur cette question à la CCI ainsi qu’à la Préfecture et enfin à présenter le lancement d’une réflexion quant à l’élaboration d’un protocole intersyndical en cas d’accident grave du travail en Pays Basque nord. Nos organisations poursuivent ce travail et dresseront un bilan à la fin de l’année 2023.
Nous demandons :
- Que soit créé un statut de la veuve et de l’orphelin. Orphelin qui doit devenir pupille du travail avec une prise en charge par les employeurs de familles touchées par un décès au travail ;
- Que soit mises en place des aides pour les familles : aide administrative, juridique et bien sûr psychologique et ce sans distinction du lieu de résidence de la famille ;
- Que soit mise en place une véritable reconnaissance de la dangerosité et de la pénibilité pour l’ensemble des métiers du BTP ;
- Que pour tous les accidents de travail, la condamnation des employeurs soit faite, dès lors que la responsabilité d’atteinte à l’intégrité physique et psychique de salarié.e est prononcée.
Aujourd’hui, ici à Urrugne, nous rendons hommage à Issoufou D. mort au travail le mercredi 6 septembre dernier sans oublier les nombreux autres décès depuis le début de l’année.
Issoufou, est le 4ème mort au travail en Pays Basque Nord depuis le début de l’année et nous profitons de ce rassemblement pour apporter tout notre soutien à l’ensemble de ces familles détruites.
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