Hommage pour Mohamed KICHOUI - Jeudi 9 Mars 2023
Il y a un an jour pour jour Mohamed Kichoui a été victime d’un terrible accident de travail, il est tombé avec la Grue du chantier de l’Entreprise Lapix. Nous sommes réunis pour lui rendre hommage et alerter pour que de tels drames ne se produisent plus.
Mohamed ;
- Toi qui avais encore tant de choses à faire avec ton fils,
- Toi qui attendais un heureux évènement en allant devenir à nouveau papa d’une petite fille,
- Toi qui avais encore tant de projets à réaliser avec ton épouse,
- Toi qui n’avais que 48 ans.
Lorsque tu es monté pour faire fonctionner cette grue, tu ne pouvais pas savoir qu’il y avait un problème dans la conception de son ancrage.
Tu travaillais pour subvenir aux besoins de ta famille, tout s’est brutalement arrêté.
Tu étais intérimaire, comme de milliers d’autres travailleurs précaires dans le BTP. La précarité de ton statut d’intérimaire dans le Bâtiment nous ramène à la précarité des existences de cette catégorie de travailleurs qui sont soumis au moindre aléa de la vie …. Les travailleurs Intérimaires sont les salariés qui sont les plus souvent victimes d’accidents de travail sur les chantiers.
L’accident de Mohamed sur ce chantier nous ramène au terrible constat des accidents de travail sur les chantiers du BTP, où plus d’un salarié par jour meurt, ou un salarié sur 18 est victime d’un accident de travail avec arrêt chaque année, où un salarié est victime d’un accident toutes les deux minutes.
Nous disons NON
Non la mort de Mohamed n’est pas la faute à pas de chance,
Non nous ne pouvons pas ne rien y faire,
Non nous n’acceptons pas que nos camarades, amis, collègues meurent sur les chantiers.
Nous voulons apporter tout notre soutien à sa famille et notre sympathie à son épouse Cindy et ses enfants, ainsi qu’à ses amis et collègues de travail.
Comment ne pas penser aux risques catastrophiques auxquels ont échappé les habitants de l’immeuble sur lequel la flèche de la grue est tombée ? Et cela sans parler des préjudices qu’ils doivent supporter aujourd’hui, préjudices bien réels.
Le temps du judiciaire devra établir les responsabilités car aujourd’hui deux enfants sont sans papa et une épouse se retrouve seule pour subvenir à leurs besoins.
Nos organisations syndicales FSU, LAB, Solidaires et FNSCBA CGT se porteront parties intervenantes dans le dossier pour que la justice soit faite.
Dans le Bâtiment et les Travaux Publics nous travaillons pour tous les citoyens, construire les habitations, les villes, la cité de demain. Nous devons le faire dans des conditions optimales de sécurité.
Nous demandons :
- Que pour tous les accidents de travail, que soient condamnés les employeurs, lorsqu’ils sont responsables d’atteintes à l’intégrité physique et psychique de salarié,
- Qu’il soit créé un statut de la veuve et de l’orphelin. Orphelin qui doit devenir pupille du travail, et cela avec une prise en charge par les employeurs des familles touchées par un décès au travail.
- Que soient mises en place des aides pour les familles : aides administratives, juridiques et bien sûr psychologiques.
- Que soit mise en place une véritable reconnaissance de la dangerosité et de la pénibilité pour l’ensemble des métiers du BTP.
Les accidents du travail doivent devenir une Grande Cause Nationale. Notre Pays étant le plus mauvais de l’Union Européenne en nombre de morts au travail, l’urgence est de fait.
Aujourd’hui nous te rendons hommage Mohamed alors même que le Pays Basque vient d’être endeuillé tout récemment par la mort de trois personnes au travail :
Agnès Lassalle professeur d’Espagnol à Saint Jean de Luz et d’un salarié d’une société italienne prestataire dans un garage de Bayonne la semaine dernière.
Il y a trois jours seulement, Mardi 7 mars, Mikel Duhalde, jeune intérimaire cordiste intérimaire depuis six mois chez Acrocéan, originaire de Saint Jean de Luz est décédé en intervenant sur un four à Tartas.
Nous nous engageons, nous organisations syndicales ici présentes, afin qu’un lieu mémoriel soit créé ici, à l’endroit ou Mohamed est décédé, et cela pour sa mémoire, pour qu’il ne soit pas oublié, mais aussi pour rappeler que personne ne doit mourir au travail
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