HARRERA HERRI HARRO

2024-03-26  

Le pont St Jacques entre Irun et Hendaye est un axe de transit pour plusieurs milliers de ressortissants extracommunautaires.

irudia

Tous les 6 mois le gouvernement Français trouve un nouveau prétexte pour maintenir fermée abusivement la frontière et exercer ses contrôles racistes au faciès avec pour seul et unique objectif de bloquer ces personnes en migration.

C’est parce qu’ils et elles sont victimes de guerres, de famines, du capitalisme, d’exploitations économiques, d’esclavage moderne et de plus en plus du dérèglement climatique, qu’ils et elles fuient leurs pays à la recherche d’un monde meilleur. Un périple long et dangereux où la mort attend bon nombre d’entre elles·eux.

Celles et ceux qui atteignent l’Europe, ont souvent très peu d’informations, sont traumatisé-e-s de leur calvaire et entament un parcours chaotique et anxiogène pour survivre dans une précarité que l’accueil indigne des gouvernements espagnol et français et de l’Union Européenne génère et accentue. Les pays d’Europe se renvoient la gestion et la responsabilité de toutes ces personnes comme s’il s’agissait de simples colis postaux.

Ainsi, ces exilé·e·s en transit ne peuvent rester que 3 jours à la Croix Rouge d’Irun et sont dans l’obligation de quitter les lieux sans avoir eu assez de temps pour obtenir et comprendre les informations nécessaires à la suite de leur parcours.

Pour continuer leur chemin, ils doivent traverser le pont où les forces de l’ordre françaises les contrôlent, ils sont chassés dans les gares, les autoroutes et aux arrêts de bus. Ils-elles sont refoulé-e-s à la frontière et renvoyé-e-s au mépris de toute procédure légale.

Cet acharnement pousse certains et certaines à prendre beaucoup plus de risques. En marchant sur les voies du chemin de fer, sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute ou encore en voulant traverser la Bidasoa.

Nous déplorons actuellement 9 morts.

Le prochain pacte Européen, en durcissant sa politique migratoire aux frontières extérieures va condamner encore plus de personnes à mourir dans la mer Méditerranée déjà transformée en cimetière.

Tout comme la loi Asile et Immigration dernièrement votée en France qui organise la stigmatisation et la répression des personnes étrangères, ce Pacte joue sur les peurs au détriment des droits fondamentaux et occulte la réalité des mouvements migratoires.

Le 1er novembre 2022 déjà, nous alertions sur cette situation en ouvrant symboliquement les grilles situées sur le pont piéton Avenida. Nous voulons des ponts, pas des murs !

Le 22 juillet 2023, nous interpellions les pouvoir publics en recouvrant d’affiches le point de contrôle sur le pont de Pausu / Behobia pour exiger de la France l’ouverture des frontières intérieures de l’Europe et l’arrêt des contrôles au faciès racistes qui poussent les migrant-e-s à prendre de plus en plus de risques pour passer ou les précipitent dans les mains des réseaux de passeurs peu scrupuleux.

Malgré nos différentes mobilisations et actions, la situation reste la même.

A l’occasion de la KORRIKA du 14 mars dernier, l’ensemble des organisations signataires a décidé d’accompagner sur le pont Santiago 36 personnes migrantes qui ont fait le choix de continuer leurs parcours et de passer la frontière.

Par cet acte de désobéissance civile, nous avons garanti à ces personnes une arrivée sécurisée jusqu’à Bayonne.

Par cette action :

  • Nous dénonçons la politique migratoire répressive de l’Europe forteresse qui fragilise les exilé.e.s fuyant leur pays pour trouver un monde meilleur, les bloquent aux frontières extérieures et les poussent vers de nombreux réseaux mafieux, d’exploitations et de traite d’êtres humains.

  • Nous dénonçons la dernière loi immigration mise en place par le gouvernement français avec le soutien de l’extrême droite. La suppression des catégories protégées contre les expulsions, l’extension sans précédent de la double peine, la fin de la stabilité des titres de séjour sont autant de mesures, parmi d’autres, qui répriment, excluent, qui bafouent les droits fondamentaux des exilé.e.s, les stigmatisent, et les mettent en danger.

  • Nous exigeons l’ouverture définitive des frontières et notamment l’ouverture de tous les ponts comme celui-ci entre Irun et Hendaye afin de garantir une libre circulation pour toutes et tous.

L’ensemble des organisations signataires, continuera à agir ensemble pour une politique migratoire plus humaine et plus juste.

Parce que personne n’est illégal et que nous devrions toutes et tous avoir les mêmes droits, nous demandons un changement radical de toutes ces politiques migratoires.

Toute personne qui est en Europe doit pouvoir choisir son pays de destination, doit pouvoir s’y installer, s’y intégrer, et y apprendre la langue de son choix !

Le Pays Basque a toujours été une terre d’accueil, d’immigration et d’émigration et souhaite continuer à l’être. Les langues sont un moyen important d’intégration et là aussi chacun et chacune d’entre nous devons pouvoir y avoir accès. Nous demandons aux pouvoirs publics de mettre en œuvre tous les moyens possibles pour garantir des conditions d’accueil dignes et sécurisées et de permettre à toutes celles et ceux qui le souhaitent de s’installer ici ou ailleurs.

#Harrera Herri Harro

Ttipi ttapa, Euskal Herria                                                                         Ttipi ttapa, Harrera Herria

 

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