"Nous sommes une nation. Nous sommes les travalleur·euses basques", déclaration d'Aberri Eguna

2025-04-14  

Ce qui nous lie aux travailleurs et aux travailleuses du monde entier est que nous appartenons à la même classe. Et c’est l’appartenance à la nation basque qui fait de nous des travailleur·euses basques.

irudia

Ce qui nous lie aux travailleurs et aux travailleuses du monde entier est que nous appartenons à la même classe. Et c’est l’appartenance à la nation basque qui fait de nous des travailleur·euses basques.

Le syndicalisme basque s’est formé sur la base de ces deux idées fondamentales ; solidaire avec les travailleur·euses du monde ; engagé·es dans la libération nationale et sociale d’Euskal Herria. Le syndicalisme basque actuellement agit dans des paramètres très différents de ceux des États. Alors que la plupart des syndicats dans l’État français et espagnol ont été assimilés politiquement, il existe en Euskal Herria de vastes secteurs de travailleur·euses en faveur de la souveraineté et de la transformation sociale. C’est au syndicalisme indépendantiste qu’il incombe de développer une stratégie efficace pour réaliser ces aspirations.

Le contexte international devient de plus en plus complexe. La logique du capital compromet à la fois la planète et la vie des citoyen·nes. La crise multiple (écologique, énergétique, socio-économique), la montée du militarisme, les guerres commerciales, les gigantesques processus de migration forcée, la violence machiste et/ou l’expansion de la précarité en témoignent.

Dans ce contexte, il est d’autant plus important qu’Euskal Herria jouisse de la plus grande souveraineté possible. Nous avons besoin d’une République indépendante, au même titre que les autres peuples, pour faire face aux immenses défis mondiaux des décennies à venir. Pour nous assurer que les décisions que nous ne voulons pas ne soient pas prises en notre nom. Pour semer notre graine dans ce monde qui a besoin d’une direction complètement différente. Pas pour faire la guerre, mais pour promouvoir la paix. Pour être pays d’accueil.

Pour être Euskal Herria. Nous avons l’occasion de faire de nouveaux pas en avant dans la reconnaissance nationale et la capacité de décision d’Euskal Herria. En Ipar Euskal Herria, les positions en faveur d’une structure administrative qui aurait des compétences plus étendues que la Communauté d’Agglomération Pays Basque se renforcent. Du point de vue syndical, nous avons mis sur la table une proposition concrète visant à créer un espace de négociation collective propre dans ces trois provinces.

En Hego Euskal Herria, de nouvelles conditions sont créées pour dépasser les cadres juridiques et politiques actuels, nous avons contribué à leur création. Dix ans se sont écoulés depuis le changement institutionnel en Nafarroa ; une fois l’apartheid contre l’abertzalisme dépassé, il est temps d’aller de l’avant dans la souveraineté et la transformation sociale. Dans la Communauté Autonome Basque (EAE), en revanche, le débat sur le statut juridico-politique est à nouveau ouvert ; il est temps de le mener au bout une fois pour toutes.

Du point de vue du syndicalisme indépendantiste, trois grands défis sont à relever : la reconnaissance du caractère national d’Euskal Herria ; la détermination de la formulation du droit de décider ; et l’obtention du plus haut degré d’autonomie possible par l’acquisition de nouvelles compétences pour la constitution du Cadre Basque pour les Relations de Travail et la Protection Sociale.

Les défis mentionnés ne sont pas négligeables ; ils ont été au centre de la lutte politique et syndicale du dernier demi-siècle. Et pour y accéder, depuis la gauche et l’indépendantisme, du social et du syndicalisme, nous avons quelque chose à faire. Nous devons agir en prenant des initiatives ; nous devons travailler à créer les conditions pour améliorer les rapports de force.

D’abord, c’est le moment de renforcer les initiatives pour revendiquer la reconnaissance nationale et le droit de décider d’Euskal Herria, depuis Aberri Eguna jusqu’à la mobilisation nationale appelée par Gure Esku Dago le 7 juin. Nous avons besoin d’une reconnaissance nationale et du droit de décider pour qu’Euskal Herria puisse vivre, pour que les citoyen·nes basques puissent être libres, pour que nous puissions vivre en euskara.

Nous avons besoin d’une reconnaissance nationale et du droit de décider pour avoir les moyens de rendre dignes les conditions de travail et de vie des travailleur·euses basques ; pour mettre en place une transition féministe et écosociale vers un nouveau modèle socio-économique.

Deuxièmement, nous devons travailler à la mise en place du Cadre Basque pour les Relations du Travail et la Protection Sociale. Des progrès ont été réalisés ces dernières années : nous avons réussi à améliorer le niveau de couverture de la négociation collective par la lutte ; nous avons obligé à modifier la loi pour que ces conventions aient la priorité et des initiatives sont en cours pour créer des conventions locales dans de nouveaux secteurs ; nous avons placé le salaire et les conditions de travail des travailleur·euses du secteur public au centre des revendications et des mobilisations ; nous avons lutté pour la négociation collective des travailleur·euses de maison ; nous travaillons à la revalorisation des pesions de retraite en fonction de l’IPC et à la mise en place d’une pension minimale ; nous avons revendiqué le droit universel aux soins lors de la Grève Féministe Générale.

Nous avons récemment lancé une double initiative syndicale visant à établir notre propre salaire minimum décent. D’une part, nous avons proposé un accord interprofessionnel et, comme on le sait, le patronat a refusé pour l’instant de s’asseoir à la table des négociations. D’autre part, nous avons promu l’initiative législative populaire pour que les gouvernements de EAE et de Nafarroa soient compétents pour fixer le salaire minimum. D’un côté comme de l’autre, nous avons la ferme détermination d’accéder à un salaire minimum propre et décent, qui non seulement améliorerait les conditions de vie de milliers de travailleur·euses basques, mais constituerait également un pas important vers l’élargissement du Cadre Basque pour les Relations du Travail.

En résumé, LAB estime que le syndicalisme indépendantiste doit contribuer à créer des opportunités pour un nouveau cadre doté d’une plus grande souveraineté, tout en saisissant les opportunités qui en résultent pour faire progresser les intérêt des travailleur·euses. Il doit aussi faire de la pédagogie sur les bénéfices du renforcement du pouvoir de décision des travailleur·euses sur nos conditions de vie. C’est l’engagement que le LAB réaffirme à l’occasion d’Aberri Eguna 2025.

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