Conférence de presse des syndicats LAB et CFDT de Sokoa

2024-05-14  

Nous sommes aujourd’hui ici pour donner suite à une décision prise en AG des salariés et en raison de l’arrêt des Négociations Annuelles Obligatoires (NAO) 2024. En effet, l’AG des salarié.e.s avait décidé de rendre publique cette situation de blocage et d’engager une mobilisation à partir d’aujourd’hui afin d’obtenir gain de cause concernant notre revendication principale.

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Nous souhaitons également profiter de cette conférence de presse pour vous faire part de nos inquiétudes concernant la façon de faire et les agissements de cette « nouvelle » direction mise en place depuis juin 2017.

S’agissant des NAO, nous souhaitons indiquer que les « négociations » ont débuté le 28 avril 2024 et après trois réunions, la direction a décidé d’établir un PV de désaccord et d’appliquer unilatéralement une augmentation générale de 2,5% en intégrant une clause INSEE plafonnée à 3% et de revaloriser de 10% des barèmes concernant la prime d’ancienneté.

Pour notre part, depuis la première réunion nous avons eu comme priorité la volonté de l’acquisition d’un complément du 13ème mois. En effet, il faut savoir que notre convention collective prévoit une prime « dite 13ème mois » équivalente à un demi-mois de salaire à partir de 5 ans d’ancienneté et notre demande était donc de compléter cette prime par une nouvelle prime forfaitaire et annuelle représentant la moitié du salaire moyen de Sokoa.

 

Afin de motiver notre revendication, nous avons mis en avant que :

  1. Notre territoire et particulièrement la côte a subi une inflation démesurée durant ces dernières années et qu’il est temps, pour le bien être des salarié.e.s, d’instaurer une prime dite « treizième mois » plus appropriée à notre réalité locale.

 

  1. Malgré une augmentation conséquente du chiffre d’affaires durant ces dernières années, le montant de notre intéressement n’a cessé de subir une réduction constante de son montant. Alors que, sur un Chiffre d’Affaires de 43 millions d’euros nous bénéficions de plus de 4 000 euros d’intéressement par bénéficiaire en 2007 et 2008 par exemple, nous n’avons bénéficié que de 933 euros et 1 834 euros en 2022 et 2023 pour un Chiffre d’Affaires réalisé de 54 Millions d’euros et 56 Millions d’euros respectivement.

 

  1. La direction nous rabâche continuellement que nous ne pouvons pas nous permettre d’augmenter nos charges de personnel. Cependant nous constatons, avec le peu d’informations transmises actuellement, que ce sont précisément les rémunérations les plus hautes qui ont connu les plus fortes augmentations ces dernières années. Pourquoi ce qui est possible pour eux n’est pas possible pour les salarié.es lambdas ?

 

Estimant que notre revendication sur ce « treizième mois » est plus que légitime, nous souhaitons signaler que nous entamons un nouveau cycle et que nous avons l’intention de lutter dès aujourd’hui jusqu’à son obtention. Comme première étape, une AG des salarié.e.s est convoquée le vendredi 17 mai à 16h00 pour décider des prochaines actions en sachant qu’un Conseil d’Administration de la société est convoqué le même jour à 17h00.

Au-delà des NAO et s’agissant du comportement ou de la façon de faire de la direction, nous remarquons que cette inquiétude que nous éprouvons est partagée également par d’autres parties prenantes de l’entreprise.

 

Nous constatons notamment :

 

  1. Un manque de transparence. La direction ne nous transmet plus toutes les informations demandées dans le cadre des NAO par exemple. Entre autres, les salaires de base mini et maxi par catégorie ne sont plus communiqués. Nous demandons également depuis des années en CSE les feuilles de présence et les PV des AG des actionnaires mais rien ne nous est transmis.

 

  1. Une concentration du pouvoir. Le pouvoir se concentre de plus en plus sur une seule personne. Nous notons par exemple que le Directeur Général ne donne plus aucun pouvoir de décision ou de négociation au DRH lors des réunions CSE ou des réunions NAO par exemple. Lors de ces réunions, nous avons plutôt l’impression d’assister à une sorte de chambre d’enregistrement dans laquelle les décisions sont prises en amont sans donner une réelle opportunité au débat et aux prises de décisions collectives. La façon de traiter l’affaire d’Enargia est aussi révélatrice. Nous avons été informées et consultées sur la prise de participation au capital d’Enargia mais depuis que l’affaire a éclaté, plus aucune information ne nous a été transmise. Nous avons pu lire dans les journaux que notre entreprise avait saisi la justice et nous avons appris récemment aussi que Sokoa envisageait une éventuelle sortie du capital Enargia avec un changement de fournisseur. Il semblerait que cette décision repose uniquement et exclusivement sur le Directeur Général. Compte tenu de sa portée, une telle décision ne mérite-t-elle pas d’être débattue plus largement avec d’autres parties prenantes comme peuvent l’être les représentant.e.s du personnel et les actionnaires par exemple?

 

  1. Une évolution de l’inégalité des rémunérations. Nous observons, d’une part, que l’échelle des salaires est passée de 1 à 3 en 2000 à 1 à 5 en 2024 et que, d’autre part, la rémunération mensuelle concernant le mandat social, s’ajoutant au salaire du Directeur Général, a plus que triplé en l’espace de dix ans.

 

  1. Une désaffection concernant l’appartenance à l’entreprise. Nous remarquons un turn-over de plus en plus important et une désaffection grandissante par rapport à l’appartenance à l’entreprise qui peut être attribuée en grande partie aux décisions prises et à la façon de faire de la direction. Soulignons que pour la première fois, il y a eu carence de candidature des cadres aux dernières élections des administrateurs/trices salarié.e.s élu.e.s au conseil d’administration.

 

 

Pour finir, dire que nous sommes témoins de l’image que la direction communique régulièrement vers l’extérieur et nous ne nions pas que des choses positives sont mises en place dans notre entreprise mais ce n’est pas non plus le modèle exemplaire si fréquemment présenté dans la presse. N’oublions pas par exemple que Sokoa a été condamné à plusieurs reprises par les tribunaux notamment pour non-respect du code du travail et de la convention collective, pour licenciement abusif ou encore pour discrimination syndicale !!!

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