Le 4 octobre, Kanaky va exercer son droit à l’autodétermination
Ce dimanche 4 octobre, le peuple de Kanaky tiendra un référendum et exercera le droit à l'autodétermination. Ce référendum sera le deuxième issu des accords de Nouméa. D’après les accords signés entre l’Etat français et Kanaky, le peuple Kanak a droit d’organiser un référendum tous les deux ans.
Et pourquoi un référendum qui a lieu à 17 300 kilomètres de notre pays est-il si important pour Euskal Herria ? La réponse est très simple, parce qu’un référendum d'autodétermination au XXIe siècle et au sein d’un Etat de l’Union européenne montre que l’autodétermination peut se réaliser en toute “normalité démocratique”, et donc, comme en Kanaky, dans les autres pays aussi il serait possible d’être dans la même situation encore faudrait-il une volonté politique pour cela.
Beaucoup affirmeront que Kanaky est une colonie française dans le Pacifique, donc qu’elle a parfaitement le droit à la décolonisation. Il est vrai que les situations ne sont ni égales ni comparables, mais il semble que le référendum de Kanaky est logique, mais en Euskal Herria ou en Catalogne par exemple moins.
Kanaky ou Calédonie, est sous domination de l'État français depuis 1853, pendant de longues décennies ses habitants ont subi une situation d'apartheid. Au XXe siècle, dans les années 60, la population autochtone kanak était majoritaire et les autorités françaises ont déclenché une migration massive, profitant que l'exploitation du Nickel garantissait une bonne situation économique. Entre 1969 et 1976, 20 000 Français sont arrivés en Kanaky. Dans les années 1970, le mouvement indépendantiste kanak est créé dans le contexte de la décolonisation de plusieurs pays du Pacifique, et en 1984, le Front de libération nationale kanak et socialiste, FLNKS.
Après des années de conflit, les accords de paix de Matignon ont été signés en 1988, dans lesquels un statut pour une transition en 10 ans a été convenu, après quoi un référendum d'autodétermination aurait lieu. En 1998, les accords de Nouméa entre Kanaky et l'État français ont été signés et la possibilité de tenir trois référendums a été décidé, répété tous les deux ans si le « non » l’emportait. Le 4 novembre 2018 a eu lieu le premier référendum, avec le « non » en tête. A présent, en 2020, ils auront une deuxième opportunité.
Pendant de nombreuses années, le syndicat LAB est étroitement lié au mouvement indépendantiste kanak et surtout au syndicat USTKE. Grâce à la Plateforme des Syndicats des Nations sans Etat, un grand travail a été accompli en faveur de la liberté de Kanaky et une dynamique se renforce pour faire un lien entre les deux réalités
Nous sommes deux pays qui luttent pour la liberté de notre peuple. Nous sommes face au même Etat qui nous opprime en tant que peuple (Etat français), bien que dans notre cas ce n'est pas le seul Etat qui agit ainsi. Nous voulons transformer le modèle politique et social en concrétisant le droit d'autodétermination. Nous ne nous contenterons pas d'être un État indépendant, mais en même temps nous savons que pour parvenir à la transformation sociale, nous avons besoin de la souveraineté politique et cela passe par un État indépendant. La réalité des deux pays est plus proche que ce que nous croyons, et ce qui se passe en Kanaky peut aussi nous influencer, parce que Kanaky démontre à nouveau que l’autodétermination est possible. Si cela est possible en Kanaky, pourquoi pas en Euskal Herria ? Nous continuerons à nous battre et le 4 octobre notre cœur sera avec le peuple kanak. Kanaky et Euskal Herria, oui à l'indépendance !
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